Désinformation, Histoire, Actualité

  Sommaire

Accueil
Nouveautés
Actualités
Méthodes et Exemples
Dossiers
Histoire
Documents






DOSSIER KOSOVO

LA SITUATION AVANT LES BOMBARDEMENTS

 

"En 1968, les Albanais du Kosovo manifestent à Pristina pour demander un statut d'autonomie. Tito qui craint une résurgence du nationalisme serbe, accorde au Kosovo, en 1974, l'autonomie au sein de la République de Serbie. En 1981, de violentes manifestations opposent à la police yougoslave les Kosovars qui demandent désormais un statut de République à part entière dans la Fédération.(...) A peine arrivé au pouvoir à Belgrade M. Milosevic abroge l'autonomie du Kosovo et supprime les droits institutionnels, politiques, culturels et sociaux des Albanais. Sous la houlette de la Ligue démocratique du Kosovo dirigé par le pacifiste Ibrahim Rugova une contre-société se met en place avec ses propres président, gouvernement, parlement, écoles, dispensaires... Rapidement, ils proclament la République indépendante du Kosovo, envoient des ministres représenter le gouvernement en exil et ouvrent une légation officielle à Tirana.
Mais M. Rugova est désormais dépassé par des éléments durs qui lui reprochent sa passivité. En 1993 est fondée l'Armée de libération du Kosovo (UCK) , qui passe à l'action terroriste à partir de février 1996. C'est à la suite d'un attentat de l'UCK, fin février 1998, que la police serbe a rasé trois villages de la région et a déclenché des opérations de grande envergure." La poudrière du Kosovo, 17 mars 1998, Le Monde Diplomatique, Christophe Chiclet

Le fameux discours si souvent incriminé de Milosevic en 1989 est relaté ainsi par Michel Collon dans Monopoly :"Ce que Milosevic a vraiment dit en 1989 On nous dit que Slobodan Milosevic a endoctriné le peuple serbe dans la haine de tout ce qui n'est pas serbe, et particulièrement envers les Albanais du Kosovo. On nous dit que sa campagne raciste a commencé par son discours du 28 juin 1989, prononcé au Champ du Merle, à l'occasion du 600e anniversaire de la célèbre bataille contre l'empire ottoman. On l'accuse d'avoir déclenché la haine, mais aucun des accusateurs de Milosevic ne cite ses paroles. Pourquoi? N'est-il pas important de savoir ce qu'il a dit exactement?
Son discours intervient au moment où l'Etat yougoslave affronte un mouvement séparatiste de Kosovars albanais. Les Serbes, mais aussi les Tziganes, Hongrois, Juifs, Turcs et autres nationalités vivant au Kosovo s'étaient opposés à ce mouvement de sécession.Devant un million de personnes, Milosevic défend clairement l'existence de la Serbie comme nation. Mais il définit cette nation comme une entité multiethnique, il considère la coexistence de nationalités différentes comme un point fort. Les extraits suivants présentent des expressions de nationalisme de la part de Milosevic. Mais aussi des points de vue explicitement en faveur de la multi-ethnicité et de la tolérance. "
Texte du discours, extrait du livre de Michel Collon

 

 

En 1991, reconnaissant la Croatie indépendante, l'Allemagne ouvrait la boite de Pandore et engageait la dislocation de la Yougoslavie, ouvrant la voie à de nouveaux conflits et revendications nationalistes. Comme l'écrit Ignacio Ramonet "Les peuples des Balkans continuent de payer cher la cécité de l'Occident, qui, en 1991, a toléré une dislocation précipitée de l'ex-Yougoslavie conduite par les nationalistes. Comment une telle bévue, que certains qualifient de « plus grande erreur collective de l'Occident, depuis les années 30, en matière de sécurité   » a-t-elle pu être commise ? Une erreur qui a coûté plus de cent mille morts et qui était évitable ." Le Monde diplomatique, février 1999

 

En 1993, l'UCK est créée

En 1996, l'assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe indique : "1.L'Assemblée est gravement préoccupée par des rumeurs persistantes provenant de nombreuses sources fiables, selon lesquelles des violations systématiques des droits de l'homme continuent d'être commises contre la population albanaise du Kosovo, y compris des actes de torture, des brutalités policières, des perquisitions domiciliaires avec violences, des arrestations arbitraires, des procès politiques et des irrégularités dans les procédures judiciaires." (Résolution 1077 (1996) relative aux demandeurs d'asile albanais du Kosovo)

Il est toutefois difficile de savoir avec précision ce qui tient de la rumeur et de faits avérés. La seule ONG française présente sur le terrain est longtemps restée le Secours Populaire Français. D'autre part, le taux de chômage et le niveau de pauvreté tant au Kosovo qu'en Albanie poussèrent probablement de nombreux Albanais à demander l'asile politique en invoquant des persécutions, transformant une immigration économique et immigration pour raisons politiques.

Lire aussi, de Catherine Samary dans le Monde Diplomatique "Le pouvoir serbe dans la tourmente de la paix", juin 1996

 

"La première offensive majeure de l'UCK fut, le 19 juillet 1998, la prise d'Orahevac. La police serbe reprit le contrôle de la ville deux jours après. 42 personnes au moins périrent dans les combats. Des journalistes étrangers parlèrent d'exécutions sommaires et de charniers, et cela ne fut pas confirmé." (raport 1999 Human Right Watch)

Dans son rapport de 1999, Human Right Watch, peu soupçonnable de sympathie pour les Serbes qu'il accuse, entre faits réels, de nombreux méfaits qui se révèleront faux par la suite, glisse au passage, pour 1998: "L'UCK aussi a commis de sérieuses violations de la loi humanitaire internationale, dont les prises d'otages et les exécutions sans procès. Presqu'une centaine de Serbes, et de nombreux Albanais er Roms ont disparu dans des circonstances où la participation de l'UCK a été suspectée : au moins 39 d'entre eux ont été vus en derniers sous garde de l'UCK. Dans certains villages, l'UCK  tentait de chasser les Serbes de leurs maisons. Dans certains cas, des Serbes âgés restaient en arrière, soit trop âgés pour fuir, soit ne voulant pas abandonner leurs maisons. Certain d'entre eux ont disparu et ont été retrouvés morts. Quatre journalistes serbes ont été rapportés détenus par l'UCK."

le 22 ou 23 mars, enterrement à Pristina d'un policier tué par l'UCK. Roger Chambaud, correspondant de l'Humanité sur place décrit le situation juste avant les bombardements " Quelques combattants de l'UCK qui s'accrochaient aux ruines du village de Llausha. De tristes colonnes de réfugiés qui s'enfuyaient de la petite ville voisine de Srbica, où des rumeurs persistantes parlaient de massacres massifs. J'ai pu y pénétrer un petit moment le 23, avant de m'en faire expulser par la police. " Circulez, il n'y a rien à voir ! " De fait, il n'y avait presque rien à voir : des gens qui fuyaient, des échoppes qui brûlaient mais pas de massacre. " L'Humanité article du 24 mars 1999

Dans la nuit du 23 au 24 mars, les bombardements commencent

Les bombardements de l'OTAN