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DOSSIER KOSOVO

Rapport du London Observer

Révélation : le règne de terreur des troupes protégées par les Nations Unies

Les « forces armées de réaction au désastre » du Kosovo accusées de meurtre et de torture

John Sweeney et Jens Holsoe
Dimanche 12 mars 2000

The Observer (Londres)

Meurtre, torture et extorsion : ce sont les accusations incroyables portées contre la Force de protection du Kosovo (KPC) des Nations Unies dans un rapport confidentiel des Nations Unies rédigé à l'attention du secrétaire général Kofi Annan.

La KPC est accusée dans le document, établi le 29 février, d' « activités criminelles – meurtres, mauvais traitements/tortures, contrôles illégaux, abus d'autorité, intimidation, violation de la neutralité politique et discours incitant à la haine. »

La forcée armée, forte de 5 000 hommes, fondée par les Nations Unies pour le Kosovo, y compris l'Angleterre, a un budget d'aide de 30 millions de Livres. Elle a été formée pour servir de « forces armées de réaction au désastre » ; au lieu de cela, selon les Nations Unies, elle a assassiné et torturé des gens.

Cette conclusion accablante des Nations Unies elles-mêmes sur sa force civile de défense nouvellement créée, constitue une preuve supplémentaire de l'échec du représentant spécial, Bernard Kouchner, à établir l'ordre au Kosovo. De nombreuses recrues de ce corps viennent directement de l'Armée de libération du Kosovo, mise en place pour contrer la violence de la police de Slobodan Milosevic par la violence.

L'intervention de l'OTAN en juin dernier a vu le départ des Serbes armés du Kosovo, mais la violence et le gangstérisme des extrémistes albanais n'ont pas cessé. Le message gênant du rapport est que les Nations Unies payent les salaires de plusieurs de ces gangsters.

Le rapport couvre la période à partir du 21 janvier, quand les forces armées ont officiellement débuté leur activité. Sous la rubrique « meurtres », les Nations Unies écrivent : « Gragash : deux membres de la KPC et trois autres personnes ont été arrêtés par la police des Nations Unies en lien avec le meurtre d'un Gorani (11 février). »

Il y a trois accusations de mauvais traitements et de torture : à Pec, un homme a été battu jusqu'à perdre connaissance au quartier général de la KPC, souffrant de blessures à la tête et de graves contusions dues à des coups de crosse. La victime avait été attaquée dans un article de journal, écrit par un ancien combattant de l'UCK. A Prizren, un homme de la minorité Torbesh – un groupe de musulmans suspectés par les Albanais de collaboration avec les Serbes – a été enlevé et battu par un membre de l'UCK et trois autres hommes.

Egalement à Prizren, la KPC est accusée d'employer la torture pour obtenir des aveux. Deux hommes soupçonnés d'avoir volé des voitures, arrêtés et remis à la police des Nations Unies, « se sont plaints d'avoir été gravement molestés. Les examens médicaux postérieurs ont corroboré les "allégations" des victimes ». Les troupes de la KFOR, la force multinationale, ont suspendu les deux tortionnaires présumés de la KPC le 4 février.

La KPC n'est pas une force de police, et cependant l'une des grandes inquiétudes soulevée par le rapport des Nations Unies, rédigé par le bureau même de Kouchner, est que les membres de la KPC agissent comme s'ils étaient au dessus des lois. Le rapport dresse la liste des réclamations de la police des Nations Unies en mission au Kosovo, l'Unmik.

La KPC extorque des fonds par intimidation partout au Kosovo – à Pristina, Suva Reka, Dragash, Istok et Prizren, exigeant des "contributions" des commerçants, des hommes d'affaires et des entrepreneurs. A Suva Reka, les membres de la KPC sont accusés d'avoir obligé les stations-service à accepter des coupons au lieu d'argent pour payer l'essence.

A Vucitrn, le KPC exigerait de l'argent en échange de sa protection aux membres d'une minorité ethnique, les Ashkali, originaires d'Inde. Un membre de la famille avait été auparavant enlevé et la famille avait été victime d'une attaque à la bombe.

La KPC a une longue expérience des menaces de mort, selon les Nations Unies. Deux membres ont menacé de tuer les interprètes de la KFOR après avoir été arrêtés par les troupes de l'OTAN au Kosovo. A la suite des arrestations, 20 hommes de la KPC ont fait le siège du poste de police et demandé leur libération. Ils ont été libérés le lendemain.

La KPC pourrait avoir mis en place un réseau de prostitution, disent les Nations Unies. Un rapport a été reçu le 14 février selon lequel un officier de haut-rang de la KPC superviserait un réseau de prostitution près de Drenica Bar, à côté du camp d'entraînement de la KPC à Srbica.

La KPC est dirigée par le général Acim Ceku, qui fait l'objet d'une critique virulente dans le rapport. Ses premiers engagements de ne tolérer aucun comportement criminel des membres de la KPC et d'exclure quiconque violerait la loi, sont tournées en ridicule par le rapport, et Ceku, qui était officiellement officier supérieur de l'UCK, est mis en cause à titre personnel.

Sous la rubrique "Activités contre des minorités, incluant des discours d'incitation à la haine", Ceku est mis en cause pour avoir été présent lors d'une grève organisée par des membres albanais de la KPC au moment de la traduction d'un discours en serbo-croate – la langue de la minorité slave musulmane, suspectée par les Albanais de collaboration avec les Serbes.

Le rapport fait la remarque suivante : « Il était clair pour les personnes présentes qu'il s'agissait d'une action préméditée. Le discours du général Ceku et celui du commandant régional de la KPC n'étaient pas ceux qui avaient été acceptés auparavant. Les hommes parlèrent de la guerre et de la loyauté au "pays" – 10 février ». Un tel discours contredirait la politique des Nations Unies, qui appointe le général.

 

 

Article trouvé sur le site The emperor's clothes