I Nous sommes beaux, forts, courageux, et nous vaincrons
S'il suffit souvent aux journalistes de choisir la pire photo d'une personne, ou la meilleure, selon les sympathies ou les ordres reçus, des procédés plus grossiers ont été utilisés et le sont encore.
1 Le héros positif
Le bras musclé du jeune, viril et beau prolétaire révolutionnaire et celui du jeune national-socialiste.: Nous sommes forts et sains et l'ennemi est faible et malsain.
Le bras, toujours musclé sera dans un cas prolongé d'un poing fermé, dans l'autre d'une main ouverte, mais l'iconographie est exactement la même. On pourrait penser que les personnages des affiches jouent à papier et caillou ; il ne manque que les ciseaux, nous les verrons à l'oeuvre plus loin.
Le modèle du « réalisme socialiste » et le culte du héros positif, jeune et beau prolétaire viril au bras musclé sera une grande création du système soviétique, empruntant toutefois aux peintures de l'époque de la chevalerie. Dans les pays non communistes, cette imagerie du héros positif ne fut utilisée qu'en période de guerre, ou dans un cadre militaire.
Nous combattons avec fraternité
Nous sommes forts et beaux, nous levons le bras, main ouverte ou poing fermé vers le bonheur. L'ennemi est minuscule (et laid) et nous le balayons. Nous forgeons l'avenir.
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On forge à Moscou :
affiche du
10 e anniversaire de la révolution russe- 1927

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Quelques années plus tard, on forge aussi chez les nazis

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1975 - Paris |

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Le marteau revient en mai 68, mais sans son héros positif
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Le reste du temps, les images de jeune premier étaient réservés au cinéma classique et à la séduction, non à la conviction. Le nazisme reprit non seulement cette iconographie communiste du héros jdanovien, mais également celle des traits hideux de l'ennemi. L'image positive et l'esthétique jouent un rôle décisif dans la valorisation des courants. Les publicitaires le savent ausi bien que les experts en communication employés par les partis politiques.
La vogue actuelle de T-shirts Che Guevara diffusés en grande surface n'indique pas la moindre connaissance des théories du révolutionnaire chez ceux qui en portent.
Le symbole du beau révolté, transformé en icone romantique
permet une identification aisée et massive.
Lire également l'article : La guerre des images, d' Elena Pavel
http://www.regard-est.com/Revue/27-Satire/Guerre-Images.htm
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